Le SNESUP Tours avec les autres syndicats de la FSU (SNASUB, SNCS, SNEP, SNICS), d'autres organisations syndicales -Sup Recherche UNSA, UNSA Education, CGT sup Tours, FERCsup CGT, Sud Recherche EPST INRAE et des collègues non syndiqués participe au collectif "l'université ensemble"
Des travaux universitaires et des commémorations se focalisaient l'hiver dernier sur Tours 1920, mais pour l'université et la section SNESUP locale, un siècle plus tard, sans rejouer "le jour se lève à Tours", 2020 marque un tournant.
Au fil d'un processus électoral bousculé par la pandémie et le confinement s'étalant sur plus d'un an, les collègues petit à petit agrégés au sein du collectif « L'université ensemble » initié par des militants syndicaux ont franchi une à une les étapes pour engager en profondeur la transformation démocratique de l'établissement et mettre sur la touche le président sortant qui se représentait dans une logique d'application zélée et plutôt autoritaire des orientations gouvernementales. Le scénario n'était pas joué d'avance car, comme lors du précédent scrutin de 2016, trois groupes de listes concouraient pour les conseils centraux : le groupe sortant, le nôtre et un collectif porté par le SGEN. S'appuyant sur les luttes en cours et un enracinement de longue durée, connu par le rôle de ses élu.e.s et de sa feuille d'information La lettre d'Alcofribas1, paraissant en continu depuis 2004 et très appréciée, le SNESUP a su créer une dynamique forte, incluant toutes les catégories de personnels de l’université avec le SNASUB. Avec 9 élu.e.s au CA (2 A,5 B, 2 C), 8 pour le président sortant, 3 pour les listes du SGEN, l’issue de l’élection du président était loin d’être certaine. C’est par une patiente démarche d’information des personnels sur les enjeux, et de conviction auprès des élu.e.s étudiant.e.s (4 FAGE, 1 UNEF, 1 UNI) et des 4 représentants des collectivités et organismes, qu’un rapprochement s’est réalisé avec la plateforme du SGEN. Se sont ensuivis le choix des personnalités cooptées puis l’élection du président Arnaud Giacometti et de la direction de l’université comportant plusieurs vice-président.e.s militant.e.s du SNESUP.
La rupture avec les logiques mandarinales est aussi nette que la féminisation, le rajeunissement, la diversification et le pluralisme dans la nouvelle équipe. Au lieu d’une logique présidentialiste managériale, des tandems pour les deux commissions du conseil académique et une évolution statutaire (en cours) pour séparer la présidence de ce conseil de celle de l’université. Les priorités s’affichent clairement dans les intitulés de vice-présidences inédites à Tours : « partenariats avec la société civile et le monde économique », « conditions de travail, relations humaines et sociales, handicap et lutte contre les discriminations », « santé et accompagnement social des étudiant.e.s », « transition écologique », « nouvelles solidarités et citoyenneté »...
Parmi les premières mesures adoptées : maintien du refus de l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers hors Union Européenne, blocages des tarifs de formation continue, renforcement des dispositifs de soutien et de solidarité envers les étudiants. L’élection du 30 novembre, avec prise de fonctions le lendemain et un vote de la campagne d’emplois et du budget dans les semaines suivant immédiatement, n’a pas encore permis de notables inflexions sur ces questions... mais les engagements sont pris et la présence et la vigilance syndicale qui doit pousser à mobilisation continue et confiante des personnels sont là. Déjà perceptible, l’arrêt des injonctions incessantes, en particulier à l’égard des personnels BIATSS, a changé le climat du fonctionnement universitaire.
Si le nouveau président n’est pas adhérent au SNESUP, il devrait contribuer à Tours, comme avec les trop peu nombreux responsables d’établissement qui partagent nos orientations dans la CPU, à promouvoir d’autres voies pour l’enseignement supérieur et la recherche.
La démarche syndicale d’un ancrage local fort lié à la défense continue des personnels et à une ferme défense des enjeux de service public, dans une section nombreuse (75 syndiqués environ) aux convictions solides (vote d’orientation 2019 à 85 % pour le collectif trans-tendances AGIR !), porte ses fruits. À suivre !
Le bureau de la section SNESUP de Tours